Le coût de revient individuel de la voiture : plus chère que les transports en commun ?

Si les impacts néfastes de la voiture sur la santé, sur l’environnement (biodiversité et changement climatique), et sur les finances du pays sont de sérieuses sources de motivation pour abandonner la voiture, le budget automobile excessif est aussi à mettre au rang des principaux facteurs qui feront passer le pas à de nombreux futurs ex-automobilistes. De manière surprenante, l’idée reçue d’un surcoût individuel lié à l’abandon de la voiture semble circuler largement. Souvent, l’exercice de comparaison est réalisé sur des déplacements ponctuels : l’automobiliste averti met alors en balance le prix d’un déplacement en voiture calculé à partir du volume de carburant utilisé et des tarifs autoroutiers, avec le prix d’un billet de train ou de bus plein tarif. Abordés de cette manière, les transports en commun paraissent souvent (mais faussement) plus onéreux. Et pourtant, nous allons le détailler, il n’en est rien en prenant garde d’inclure d’une part la totalité des coûts récurrents inhérents à la possession d’une voiture, et en retranchant bien d’autre part les économies réalisées par les usagers de transports en commun réguliers, grâce aux abonnements et autres cartes de réductions : se déplacer autrement qu’en voiture est toujours gagnant pour les finances familiales.

Quel est le budget d’un automobiliste ?

Le très sérieux Automobile Club, qui fait référence dans le domaine, établit chaque année le « budget de l’automobiliste » qui récapitule les coûts associés à chaque poste de fonctionnement d’une voiture :

  • Assurance
  • Carburant
  • Entretien
  • Péage
  • Garage
  • Amortissement du véhicule (calculé à partir du prix d’achat soustrait du prix de reprise)

L’association a comptabilisé le budget de 4 véhicules types, allant de l’entrée de gamme à la moyenne gamme (Dacia Logan Diesel, Clio Essence, Peugeot 308 Diesel, Toyota Prius hybride), pour des kilométrages annuels allant de 5 000 à 15 000 km. Verdict : le budget annuel total de cet-te automobiliste type se situe dans une fourchette allant de 5 000 à 10 000 €. De son côté, l’Institut IPSOS parvient dans une enquête menée en 2019 auprès de plus de 10 000 personnes représentatives de la population, à un chiffre qui approche les 250 € par mois, soit 3000 € par an. La différence s’explique par la non prise en compte de l’amortissement du prix d’achat initial du véhicule. En ajoutant cet élément, on retrouve des valeurs se situant dans la fourchette de budgets à laquelle parvient l’Automobile Club.

Et les transports en communs ?

Ce budget important est un argument de plus pour abandonner nos véhicules personnels, pour ceux d’entre nous qui ont la chance d’avoir accès à réseau de transports en commun suffisamment dense. Si à peu près 30% en sont exclus, la grande majorité des habitants des zones urbaines et péri-urbaines disposent de solutions de transport satisfaisantes, même si elles sont souvent perfectibles. En France, le réseau de transports francilien est sans surprise celui qui coûte le plus cher à l’utilisateur : il s’élève à 75€ par mois en 2020 pour un usage illimité. Comme le montre cet article qui compile le coût d’abonnement mensuel de plusieurs agglomérations françaises, le montant ne dépasse pas les 50€ par mois dans la plupart des grandes agglomérations. En prenant l’exemple type d’une famille composée d’un couple et d’un enfant, qui bénéficie systématiquement de réductions, le budget ne dépassera jamais les 2500 € annuels, bien loin des coûts associés à la voiture. De quoi économiser une marge de sécurité qui pourra couvrir largement les besoins de transport qui surviennent hors des trajets du quotidien : location ponctuelle de voiture et autopartage pour rendre visite à des proches en zone rurale, achat de billets de train grandes lignes pour les vacances, frais de taxi en cas d’urgence…

Par souci d’économie personnelle aussi, Vivons sans voiture !